Impérial Quartet

Le dernier opus d’Impérial Quartet « all indians ? » proposait une libre interprétation des musiques issues de la Nouvelle-Orléans et plus largement de la Louisiane où les mélanges culturels, contraints par l’ Histoire, ont transcendé les créations musicales (black indians, zydeco, cajun, marching bands, …). Le quartet s’était alors rallié derrière la bannière « trop de chefs pas assez d’indiens ».

Aujourd’hui le quartet poursuit son exploration des folklores musicaux et des traditions liées aux migrations en se tournant vers l’Est. Leur attention se porte sur un territoire plus proche de nous, bien plus vaste et tout aussi complexe. L’Europe Centrale, symbole d’un foisonnement culturel majeur, avec pour catalyseur le Danube (et ses affluents), tel un fil bleu qui traverse une région-continent (pas moins de 10 pays sont traversés par le fleuve), ignorant les frontières politiques. C’est une source de vies, de rencontres, d’échanges, de mélanges. Ce long fleuve agité permet la connexion des esprits et des idées entre les hommes.

Davantage qu’un creuset migratoire comme la nouvelle orléans, l’Europe centrale fut une zone tampon entre l’Europe Occidentale et le monde slave russe d’une part, et l’empire byzantin puis ottoman d’autre part. Ce sont les frontières des pays qui se sont déplacées plus que leurs habitants, puisqu’ils furent longtemps résidents de l’empire austro hongrois ou de l’empire ottoman, avant la création des états nations après la 1ère guerre mondiale, puis leur mise sous domination soviétique après la 2nde guerre mondiale et enfin leur

rattachement à l’union européenne aujourd’hui. Ce qui se traduit par un débordement des communautés d’un pays sur l’autre, et une grande porosité des styles qui se fondent en un continuum alimenté en profondeur par les cultures juives et roms.

Ainsi, ses contrastes, son histoire riche et complexe, ses influences, ses traditions populaires et ses mouvements nouveaux font de l’Europe Centrale une terre de diversités, de réflexions, et de foisonnements intellectuels.

Gérald Chevillon : saxophone ténor tilinkó
Damien Sabatier : saxophones alto et sopranino, tilinkó
Joachim Florent : contrebasse, tilinkó
Antonin Leymarie : batterie

©Istvan Meszaros